Comment accroître la place de l’urgence environnementale dans les médias ?

Tandis que certains médias s’organisent pour tenter de changer les pratiques, en dehors des périodes de « turbulence » (COP, manifestations, catastrophes ou phénomènes extrêmes occasionnels), nombre de médias accordent relativement peu d’importance aux questions environnementales. Le déséquilibre dans le traitement médiatique entre l’arrivée de L. Messi au PSG et la sortie du dernier rapport du GIEC (août 2021) en est une belle illustration.

Comment accroître la place de l’urgence environnementale dans les médias ? Serait-il opportun de généraliser le principe d’une rubrique dédiée régulière ? Sinon quelle alternative ?

La réponse des médias au Covid-19 fournit un modèle utile. Guidés par la science, les journalistes ont décrit la pandémie comme une urgence, décrit ses effets dévastateurs, dénoncé la désinformation et indiqué au public comment se protéger.

Pour le mouvement de journalistes Covering Climate Now sur l’urgence climatique, « il est temps pour le journalisme de reconnaître que l’urgence climatique est là. Il s’agit d’une déclaration scientifique, pas de politique. » CCNow collabore avec les journalistes et les salles de rédaction « afin de faire du climat une partie de chaque sujet dans la salle de rédaction – de la politique et de la météo à la vie des entreprises et à la culture – et de mener une conversation publique qui crée un public engagé.« 

Son ambition : « Aider les médias à couvrir l’histoire déterminante de notre époque avec la rigueur et l’urgence qu’elle mérite. »


Pour en savoir plus, rendez-vous sur :

Vous y trouverez une proposition nourrie par les avis de 30 participants au débat :

– 19 participants dont 3 collaborateurs d’Inter-Environnement Wallonie, deux professeurs d’université (UGent et VUB), une collaboratrice de The Shift (Belgique), le directeur du Conseil fédéral pour le développement durable (CFDD), un des co-auteurs de « Déclarons l’Etat d’Urgence écologique », deux militantes d’Extinction Rebellion, un administrateur d’Enercoop, un consultant en stratégie & management (secteur public), une militante de Youth for Climate, une administratrice de Grootouders voor het Klimaat et cinq administrateurs de Grands-Parents pour le climat.

– ainsi que 11 journalistes (dont 7 retraités, membres ou sympathisants de Grands-Parents pour le Climat Belgique).

Contacts: cordier[at]forumpourlatransition.be

2 réponses

  1. Stéphane LAGASSE dit :

    Je lirai consciencieusement le document, mais déjà ces deux suggestions très concrètes :
    1. Que les jeunes de Youth for climate qui se forment en journalisme et en communication, puissent assister à la rédaction des JT et JR des médias « service publique », au moins. Et que ces témoins direct de ces making of partagent leur perception et leurs suggestions.
    2. Autre demande très concrète : que chaque campagne de pub soit analysée, déconstruite, débattue en publique avec le même temps d’exposition/émission cumulé et à des plages horaires équivalentes.

  2. Yves Claus dit :

    Par défaut, les média, ce 4ième pouvoir se comporte comme les 2 premiers, c-à-d selon un fil clientéliste.
    On a les élus qu’on mérite. La population met au pouvoir ceux qui peuvent satisfaire leurs intérêts particuliers ou corporatistes. Les élus flattent leur clientèle électorale pour arriver au pouvoir. Pour subsister il faut se vendre.
    Les média ne font rien d’autre, à part qu’ils ne sont pas élus par suffrage mais par réussite financière. Pour subsister il faut se vendre. Chaque emploi perdu est un drame..
    RTBF: les pubs pour grosses bagnoles thermiques encadrent une émission sur le climat…..

    Comme déjà dit et redit, leur dire ce qu’ils doivent faire n’a à priori rien à voir avec leur stratégie de subsistance.
    Une manière de contourner cet obstacle pourrait être d’ordre financier. Ils acceptent sans sourciller que des entreprises leur louent des espaces publicitaires à coup de gros billets, pour des produits ou services dont les journalistes eux-même devraient rougir de honte.
    Il faudrait donc que des associations comme GPClimat y mettent un très lourd paquet pour louer leur « espace publicitaire » (le mot n’est pas approprié). Il faudrait beaucoup d’argent….

    Ce constat sent un peu le pessimisme, certes. Mais c’est pour moi le substrat réaliste sur lequel on est bien obligé de baser une stratégie de persuasion, de lobbyisme. Ca vaudrait la peine de leur demander une offre pour une page pleine et puis de leur dire: « tiens, mais finalement notre contenu relève d’un intérêt qui concerne toute l’humanité et non un produit ou service donné pour une clientèle donnée. »